1999 – Accords de LUSAKA (Juillet et Août 1999)

1998 : Première Conférence de Libreville organisée sous les auspices de l’Union Africaine sur la guerre d’agression en RDC du 28 septembre 1998

La situation politique de l’époque et le désir renouvelé de paix du peuple congolais ont offert une occasion unique de concrétiser les efforts de démocratisation. Par la suite, l’accord de cessez-le-feu de Lusaka a été signé à Lusaka, en Zambie, le 10 juillet 1999, par l’Angola, la République démocratique du Congo, la Namibie, le Rwanda, l’Ouganda et le Zimbabwe pour mettre fin à la deuxième guerre du Congo. Il a ensuite été signé par Jean-Pierre Bemba, du Mouvement de libération du Congo (MLC), le 1er août 1999. Cinquante membres fondateurs du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) l’ont signé le 31 août 1999. Cet accord a jeté les bases d’un cessez-le-feu contrôlé par les Nations unies, destiné à conduire à un désengagement militaire par la démobilisation et la réintégration des différents groupes armés impliqués dans le conflit. L’accord de Lusaka prévoyait également un dialogue national entre les décideurs congolais afin de parvenir à un consensus sur les conditions d’une transition et d’établir un gouvernement de transition ainsi qu’un calendrier électoral. Le cessez-le-feu et le désengagement des forces belligérantes de la ligne de confrontation ont été respectés. En outre, la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République Démocratique du Congo (MONUC) a réussi à déployer ses unités de garde et ses observateurs militaires dans les zones où des combats ont eu lieu.

Les parties au conflit ont travaillé avec la MONUC pour préparer des plans détaillés et des calendriers pour le retrait de toutes les forces étrangères et le désarmement, la démobilisation et la réintégration des groupes armés dans le cadre des accords de paix.Malgré ces avancées politiques cruciales, la République démocratique du Congo est restée confrontée à de nombreux obstacles à court et à long terme sur la voie de la démocratisation.

Le président Joseph Kabila, qui a succédé à son père Laurent Désiré Kabila, a débloqué le processus de paix en reconnaissant la nomination de Sir Ketumile Masire, ancien président du Botswana, comme facilitateur du dialogue intercongolais, bien que Sir.  Masire avait été violemment contesté par l’ancien président Laurent Désiré Kabila, son père. Le 17 mai 2001, il a également pris des mesures pour ouvrir le paysage politique en retirant le décret 194, promulgué par son père en 1999 et interdisant toute activité politique (ICG Africa Report N 37, 16 novembre 2001:3).Ce décret a entraîné de nombreuses arrestations arbitraires de militants de la société civile, de femmes et d’hommes qui ont dû fuir le pays sous peine d’être emprisonnés.

Près de deux femmes et deux hommes que j’ai interrogés ont mentionné que l’arrivée de Laurent-Désiré Kabila a fait disparaître tous les espoirs qu’ils avaient dans la promotion des valeurs démocratiques. Toutes leurs actions et initiatives pour réclamer la liberté d’expression, les valeurs démocratiques et le respect des droits de l’homme au nouveau régime qui a renversé Mobutu se sont soldées par leur arrestation.  Dans ce contexte politique difficile, peu de femmes ont osé se manifester ou exprimer leur désaccord avec le gouvernement répressif de Kabila.Il était difficile pour de nombreuses femmes de poursuivre leurs activités de 1997 à 2001.Bien que, selon certaines des personnes que j’ai interrogées, des femmes aient été présentes lors des discussions tenues à Libreville (Jeanne Ebamba et Juliana Lumumba), Durban (Elysee Muhimuzi, Claudine Tayaye), Victoria Falls (Baudoin Hamouli Kabaruzi) et Lusaka (Elysée Munembwe) avant 2001, elles n’ont pas joué de rôle significatif ou n’ont pas poursuivi d’agenda de genre en participant à ces réunions et à ces sommets.

Cependant, la route vers le dialogue intercongolais a changé lorsque les associations de femmes ont commencé à revendiquer leurs droits dès 2001 et que la facilitation du DCI s’est déplacée à Kinshasa pour préparer le dialogue (ICG Africa Report N 37, 16 novembre 2001:2-3).