1998 – Pretoria, Libreville, Mauritius, Victoria Falls I et II, Harare, Durban
1. Campagne Nationale pour la Paix Durable de 1998 à 2001 ( CNPD)
La Campagne Nationale pour la Paix Durable (CNPD) a permis de donner un élan aux travailleurs des femmes Congolaises afin de faire valoir leur apport en tant que médiatrice de Paix. Quand la guerre éclate dans une grande partie du pays en 1998, les de défenses de droits de l’homme et différentes forces sociales et associations de la République dans plusieurs provinces, réunit autour du Conseils Régionaux des ONG “CRONG” décidaient de lancer la Campagne Nationale pour la Paix en RDC qui rassemblait aussi des organisations des femmes. Le « Comité National Femme et Développement, CONAFED » mise en place au sein du “CRONG” était devenu le premier espace où les femmes pouvaient s’exprimer sur d’autres sujets comme la politique ou d’autres questions sensibles qui n’etaient pas que des questions de developpement.
Le “CRONG” étant en communication par voie de phonie avec tous les collègues des provinces, avaient des informations sur les réalités en provinces dans les zones occupées. Quand Laurent Désiré KABILA arrive, le “CRONG” constate que ce dernier répète quasiment les mêmes méthodes dictatoriales sous Mobutu, il est très hostile aux idées et initiatives de démocratisation. Il traitait les membres de la société civile soit de Tshisekedistes soit d’impérialistes. MZEE KABILA n’était pas favorable à toutes ces rencontres et dialogue sur la paix avec les rebelles. Quand le pays est coupé à deux, le “CRONG” décide d’accentuer les actions en faveur de la paix.
C’est ainsi qu’il organise une tournée internationale pour aller expliquer au monde que la RDC est agressée et qu’il y avait nécessité de dialoguer pour la paix, le respect de l’intégrité territoriale et réaffirmer que les congolais sont capables de gérer seuls leur pays. Les responsables du “CRONG” sont allés à Ottawa, à Bruxelles, au siège de l’Union Africaine et dans d’autres pays. Dans toutes leurs délégations, il y avait des femmes qui étaient représentées. Cela a permis à la communauté internationale de comprendre qu’il devenait important d’organiser des rencontres pour réfléchir et trouver le compromis sur la paix en RDC. Plusieurs rencontres ont eu lieu. Les femmes ont font beaucoup de lobbying pour la participation de la femme au processus de négociation de la paix auprès du Bureau de la representation de la facilitation du Dialogue Inter-Congolais (DIG) dirige a l’epoque par l’ancien President du Botswana Ketumile MASIRE et bien d’autres partenaires qui avaient une certaine influence sur le processus de Paix en RDC.
La CNPD est initiée en 1998 par le CRONG pour dénoncer l’agression de la RDC par les pays voisins, car Le pays était divisé en 4 et 9 pays africains étaient impliqués dans les guerres congolaises (1996-1998) pour des causes telles que les divisions ethniques et les Ressources minérales. Près de 11 à 14 négociations de paix formel et informel ont lieu avant celle de Sun City.
Marie-Ange Lukiana, Ellysee Dimandja et Elise Muhimizi y participent – Les femmes congolaises ont utilisé diverses stratégies pour faire face aux obstacles pour imposer leur présence durant le long processus de négociation de la paix de 1998 à 2003.
1998 : Première Conférence de Libreville organisée sous les auspices de l’Union Africaine sur la guerre d’agression en RDC du 28 septembre 1998
1999 – Accords de LUSAKA (Juillet et Août 1999)
La situation politique de l’époque et le désir renouvelé de paix du peuple congolais ont offert une occasion unique de concrétiser les efforts de démocratisation. Par la suite, l’accord de cessez-le-feu de Lusaka a été signé à Lusaka, en Zambie, le 10 juillet 1999, par l’Angola, la République démocratique du Congo, la Namibie, le Rwanda, l’Ouganda et le Zimbabwe pour mettre fin à la deuxième guerre du Congo. Il a ensuite été signé par Jean-Pierre Bemba, du Mouvement de libération du Congo (MLC), le 1er août 1999. Cinquante membres fondateurs du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) l’ont signé le 31 août 1999. Cet accord a jeté les bases d’un cessez-le-feu contrôlé par les Nations unies, destiné à conduire à un désengagement militaire par la démobilisation et la réintégration des différents groupes armés impliqués dans le conflit. L’accord de Lusaka prévoyait également un dialogue national entre les décideurs congolais afin de parvenir à un consensus sur les conditions d’une transition et d’établir un gouvernement de transition ainsi qu’un calendrier électoral. Le cessez-le-feu et le désengagement des forces belligérantes de la ligne de confrontation ont été respectés. En outre, la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République Démocratique du Congo (MONUC) a réussi à déployer ses unités de garde et ses observateurs militaires dans les zones où des combats ont eu lieu.
Les parties au conflit ont travaillé avec la MONUC pour préparer des plans détaillés et des calendriers pour le retrait de toutes les forces étrangères et le désarmement, la démobilisation et la réintégration des groupes armés dans le cadre des accords de paix.Malgré ces avancées politiques cruciales, la République démocratique du Congo est restée confrontée à de nombreux obstacles à court et à long terme sur la voie de la démocratisation.
Le président Joseph Kabila, qui a succédé à son père Laurent Désiré Kabila, a débloqué le processus de paix en reconnaissant la nomination de Sir Ketumile Masire, ancien président du Botswana, comme facilitateur du dialogue intercongolais, bien que Sir. Masire avait été violemment contesté par l’ancien président Laurent Désiré Kabila, son père. Le 17 mai 2001, il a également pris des mesures pour ouvrir le paysage politique en retirant le décret 194, promulgué par son père en 1999 et interdisant toute activité politique (ICG Africa Report N 37, 16 novembre 2001:3).Ce décret a entraîné de nombreuses arrestations arbitraires de militants de la société civile, de femmes et d’hommes qui ont dû fuir le pays sous peine d’être emprisonnés.
Près de deux femmes et deux hommes que j’ai interrogés ont mentionné que l’arrivée de Laurent-Désiré Kabila a fait disparaître tous les espoirs qu’ils avaient dans la promotion des valeurs démocratiques. Toutes leurs actions et initiatives pour réclamer la liberté d’expression, les valeurs démocratiques et le respect des droits de l’homme au nouveau régime qui a renversé Mobutu se sont soldées par leur arrestation. Dans ce contexte politique difficile, peu de femmes ont osé se manifester ou exprimer leur désaccord avec le gouvernement répressif de Kabila.Il était difficile pour de nombreuses femmes de poursuivre leurs activités de 1997 à 2001.Bien que, selon certaines des personnes que j’ai interrogées, des femmes aient été présentes lors des discussions tenues à Libreville (Jeanne Ebamba et Juliana Lumumba), Durban (Elysee Muhimuzi, Claudine Tayaye), Victoria Falls (Baudoin Hamouli Kabaruzi) et Lusaka (Elysée Munembwe) avant 2001, elles n’ont pas joué de rôle significatif ou n’ont pas poursuivi d’agenda de genre en participant à ces réunions et à ces sommets.
Cependant, la route vers le dialogue intercongolais a changé lorsque les associations de femmes ont commencé à revendiquer leurs droits dès 2001 et que la facilitation du DCI s’est déplacée à Kinshasa pour préparer le dialogue (ICG Africa Report N 37, 16 novembre 2001:2-3).
Annexes: Liste des femmes de 1999 et leurs biographies
2001 – Lusaka, Bénin, Gaborone, Addis-Ababa
L’année 2001 est marquée par l’échec des négociations du DIC à Addis Ababa: Cependant lors des travaux préparatoire tenus à Gaborone, les femmes présentes font une lettre ouverte aux déléguées du Pre-Dialogue Inter-Congolais à Gaborone (Botswana) font le constat qu’il n’y avait que 6 Femmes sur 73 délégués au total, une sous-représentation qu’elles décrivent dans leur lettre rappelant que cela empiète au principe de l’égalité des chances entre les sexes principe sur lequel doit être fondé tout effort de recherche et de consolidation de la paix et de la démocratie. La lettre ouverte des femmes congolaise présentes à Gaborone est signée par les femmes suivantes :